Dieter Egli, biologiste à l’Université de Columbia (New York), mène des expériences avec CRISPR sur des embryons humains pour « un jour » prévenir la survenue de maladies héréditaires, notamment la rétinite pigmentaire : il cherche à savoir si CRISPR peut réparer en toute sécurité des mutations chez l’embryon humain. Ces embryons ne seront pas implantés mais détruits. « Pour le moment, nous n’essayons pas de faire des bébés. Aucune de ces cellules n’entrera dans le ventre d’une personne ». Toutefois cette limite n’est que temporaire : « Si son approche réussit, Dieter Egli laissera probablement les embryons se développer davantage ».
Ces recherches, si elles utilisent la même technique, ne soulèvent pas la même indignation que celles de He Jiankui, chercheur chinois qui a annoncé en novembre la naissance des deux premiers bébés génétiquement modifiés[1]. La seule crainte exprimée est que « de telles expériences ne conduisent des scientifiques irresponsables à abuser des technologies d’édition de gènes ».
L’approche de Dieter Egli a été développée par l’équipe de Shoukrat Mitalipov. D’abord sceptique sur les affirmations de cette équipe[2], Dieter Egli cherche aujourd’hui à les confirmer et à vérifier leur efficacité et leur fonctionnement. L’équipe de Mitalipov poursuit également ses recherches (cf. Embryons génétiquement modifiés : les détails de l’étude américaine publiés).
Pour aller plus loin :
Dieter Egli a également mené des recherches sur les parthénotes et le clonage humain :
- Des chercheurs s’intéressent aux parthénotes
- Le retour du clonage thérapeutique doit-il nous inquiéter ?
- Clonage thérapeutique pour soigner le diabète
- Obtention de cellules souches pluripotentes à partir d’ovocytes
[1] Le but de la modification génétique était de les protéger de l’infection par le VIH, un objectif déjà atteint aujourd’hui par d’autres moyens.
[2] Embryons humains génétiquement modifiés : des résultats mis en doute
NPR (01/02/2018)