En Chine, une équipe de chercheurs a pratiqué une « chirurgie chimique » sur des embryons humains pour « corriger une erreur » contenue dans leur code génétique. Ils ont utilisé pour cela l’ « édition de base », c’est à dire la correction d’une base de l’ADN[1]. Les embryons humains utilisés étaient atteints de beta-thalassémie, une maladie héréditaire causée par la modification d’une seule base dans le code génétique, soit une « mutation ponctuelle ». Ces embryons ont été créés par clonage et détruits après l’expérience.
L’équipe, dirigée par Junjiu Huang, se félicite d’être la première à « démontrer la faisabilité de la guérison des maladies génétiques dans les embryons humains par édition de base ». Il s’agit d’une technique dérivée du « gene-editing » avec CRISPR, qui serait « plus précise ».
La même équipe de l’université de Sun Yat-Sen à Guangzhou avait utilisé CRISPR sur des embryons humains pour la première fois en 2015, soulevant de nombreuses réactions dans le monde scientifique (cf. Chine : Des manipulations génétiques d’embryons humains avérées, Manipulation génétique sur l’embryon : une transgression inquiétante).
Le professeur Robin Lovell-Badge, de l’Institut Francis Crick à Londres qui autorisent de telles recherches (cf. Royaume-Uni : des embryons humains génétiquement modifiés), a qualifié l’étude, publiée dans Protein and Cell, d’ « ingénieuse » mais interroge le peu d’études préalables sur l’animal menées par l’équipe chinoise.
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[1] L’ADN est constitué de l’association de quatre « bases » : adénine, cytosine, guanine, et thymine.
BBC, James Gallagher (28/09/2017)