Des embryons humains clonés subissent une « chirurgie de l’ADN »

Publié le 27 Sep, 2017

En Chine, une équipe de chercheurs a pratiqué une « chirurgie chimique » sur des embryons humains pour « corriger une erreur » contenue dans leur code génétique. Ils ont utilisé pour cela l’ « édition de base », c’est à dire la correction d’une base de l’ADN[1]. Les embryons humains utilisés étaient atteints de beta-thalassémie, une maladie héréditaire causée par la modification d’une seule base dans le code génétique, soit une « mutation ponctuelle ». Ces embryons ont été créés par clonage et détruits après l’expérience.

L’équipe, dirigée par Junjiu Huang, se félicite d’être la première à « démontrer la faisabilité de la guérison des maladies génétiques dans les embryons humains par édition de base ». Il s’agit d’une technique dérivée du « gene-editing » avec CRISPR, qui serait « plus précise ».

La même équipe de l’université de Sun Yat-Sen à Guangzhou avait utilisé CRISPR sur des embryons humains pour la première fois en 2015, soulevant de nombreuses réactions dans le monde scientifique (cf. Chine : Des manipulations génétiques d’embryons humains avérées, Manipulation génétique sur l’embryon : une transgression inquiétante).

Le professeur Robin Lovell-Badge, de l’Institut Francis Crick à Londres qui autorisent de telles recherches (cf. Royaume-Uni : des embryons humains génétiquement modifiés), a qualifié l’étude, publiée dans Protein and Cell, d’ « ingénieuse » mais interroge le peu d’études préalables sur l’animal menées par l’équipe chinoise.

Note GènéthiqueCRISPR-cas 9, d’un simple système bactérien à des enjeux éthiques complexes

 

[1] L’ADN est constitué de l’association de quatre « bases » : adénine, cytosine, guanine, et thymine.

BBC, James Gallagher (28/09/2017)

Partager cet article

[supsystic-social-sharing id='1']

Synthèses de presse

Suisse : un tribunal rejette le recours du père d’un fœtus avorté
/ IVG-IMG

Suisse : un tribunal rejette le recours du père d’un fœtus avorté

Selon le tribunal fédéral, le père d'un fœtus avorté n’est pas titulaire « du bien juridiquement protégé qui est la vie ...
blood-1813410_1920
/ Génome

Hémophilie A : des résultats positifs de la thérapie génique Pfizer en phase III

Mercredi, l’entreprise Pfizer a annoncé que sa thérapie génique l’hémophilie A, a été « couronnée de succès » lors d'un ...
Changement de genre chez les mineurs : la WPATH « coupable » d’une « fraude scientifique majeure et inqualifiable »
/ Genre

Changement de genre chez les mineurs : la WPATH « coupable » d’une « fraude scientifique majeure et inqualifiable »

La WPATH a recommandé la prescription de « bloqueurs de puberté » et d’hormones du sexe opposé, sans attendre les conclusions ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres