Une équipe de chercheurs de l’Inserm et de l’Université de Lille a découvert que le Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), trouble le plus fréquent de la fertilité féminine, est dû à la surproduction d’une hormone par les ovaires. Cette hormone, appelée «hormone antimullerienne » (AMH), est un androgène produit en trop grande quantité qui va perturber le mécanisme de croissance des follicules ovariens. Ceux-ci vont rester dans l’ovaire en grand nombre (d’où l’appellation impropre d’ovaires polykystiques) et entrainer des troubles de l’ovulation et une infertilité.
Chez les patientes souffrant d’un SOPK, l’AMH présente une concentration sanguine deux à trois fois plus élevée, directement liée à la sévérité de la maladie.
Actuellement, on sait diagnostiquer la maladie, mais aucun traitement préventif ni curatif n’a encore vu le jour.
L’équipe de Paolo Giacobini, directeur de recherche de l’Inserm a montré que le SOPK modifiait également l’activité de neurones cérébraux situés dans l’hypothalamus et responsables du contrôle de la reproduction. Ces neurones hypothalamiques sécrètent la protéine GnRH qui stimule la production d’une autre hormone, l’hormone lutéinisante (LH). C’est celle-ci qui entrainerait la hausse d’AMH constatée dans la maladie.
Les chercheurs ont également observé qu’une exposition importante de souris gestationnelles à l’AMH entrainait une imprégnation hormonale anormale du fœtus, provoquant «une véritable réaction en chaîne chez la descendance ». Ils ont administré un traitement spécifique à des souris afin de normaliser la production de la GrRH et ont pu restaurer leur fertilité.
Ces résultats encourageants ouvrent des perspectives thérapeutiques nouvelles pour le traitement de la maladie chez la femme.
INSERM (17/05/2018)