Débats autour de la pilule du lendemain

Publié le 13 Fév, 2007

Au Chili, le mois dernier, le gouvernement a autorisé la distribution de la pilule du lendemain après plusieurs mois de controverse. Le 12 janvier, la Cour constitutionnelle chilienne en a décrété la suspension, estimant qu’on ne pouvait pas prendre cette décision par simple mesure administrative et sans décret présidentiel ni loi du Parlement. Mais le gouvernement vient d’annoncer qu’un prochain décret du Président serait en mesure de palier cette insuffisance soulevée par les juges. Les évêques avaient combattu ce programme, rappelant les effets abortifs de la pilule et dénonçant le fait qu’elle puisse être distribuée aux jeunes filles de 14 ans sans autorisation parentale.

Pour les partisans de la pilule du lendemain, le médicament permettrait de diminuer le taux d’avortements alors que d’après plusieurs sources, il n’en n’est rien. "Malgré l’évidente augmentation de l’utilisation de la contraception d’urgence au Royaume-Uni, le taux d’avortement n’a pas diminué", expliquait le British Medical Journal récemment, chiffres à l’appui. Le même constat a été publié dans des revues américaine, espagnole, ou écossaise. Cette dernière a expliqué que le terme "contraception" est insuffisant pour décrire de manière exhaustive les effets de la pilule du lendemain. Elle peut agir en empêchant l’implantation de l’embryon sur la paroi utérine, qui a lieu 7 jours après la conception.

Par ailleurs, cet article rappelait que peu de recherches avaient été faites sur les conséquences de la pilule sur la santé des femmes. Quelques effets négatifs sont cependant connus comme le déséquilibre du cycle menstruel, les convulsions et un risque plus élevé de grossesses extra-utérines.

Dans un article du Concours Médical du mois de janvier, Didier Sicard, président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) répond à un médecin pour qui la prescription de la pilule du lendemain, par son côté abortif, est contraire au serment d’Hippocrate. Didier Sicard reconnaît qu’il "a raison", "au sens strict physiopathologique du terme". "C’est aussi le cas pour la mise en place d’un stérilet, qui empêche la nidation mais pas la fécondation", ajoute-t-il. Cependant, "c’est le rôle du médecin de venir en aide sans porter de jugement  moral", conclut-il.

Zenit 07/02/07 – Le Concours Médical 23/01/07

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