Damien Le Guay[1] revient sur l’examen de la proposition de loi Claeys-Leonetti par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Sa réserve principale sur le texte, tient au fait que les rapporteurs, Mrs Claeys et Leonetti, cherchent “avant tout un consensus large” : “De toute évidence [affirme Damien Le Guay] un accord existe pour faire voter en l’état la proposition Claeys-Leonetti“.
Cette réserve soulignée par Damien Le Guay est fondé sur “un constat d’impuissance fait par tout le monde sur le manque d’ambition et de moyens à l’égard des soins palliatifs”. Il rappelle qu’Alain Claeys “a même demandé que le gouvernement s’engage pour améliorer [l’offre des soins palliatifs] et pour mieux former les médecins“. “Or rien n’est fait. Rien n’est précisé, indiqué ou chiffré par le gouvernement. Nulle ambition claire, manifeste, évidente n’a été indiquée depuis 2012” déplore Damien Le Guay. “On en reste aux incantations aux vœux pieux, aux remerciements sans conséquence”, conclut-il.
Pourtant, “une offre palliative large est la meilleure réponse aux débats actuels sur l’euthanasie“.
Si le gouvernement annonce pour 2015 un plan triennal pour le développement des soins palliatifs, Damien Le Guay craint “qu’il ne soit pas à la hauteur des enjeux“. En effet, Marisol Touraine est “favorable aux aides à mourir“. Damien Le Guay pressent donc une élaboration “a minima” du plan triennal pour que revienne “dans quelques mois, cette question de l’euthanasie“.
[1] Philosophe, président du comité national d’éthique du funéraire, membre du comité scientifique de la SFAP et enseignant à l’espace éthique de l”AP-HP.
Figarovox (Anne-Laure Debaecker) 19/02/2015