CRISPR ou l’ « irrépressible tentation de la réédition du génome humain ». Doit-on « se préparer à la future naissance d’un ‘bébé CRISPR’ » ? « Comment organiser les échanges démocratiques sur un tel sujet » ?
Une réunion internationale est organisée à l’Académie nationale de médecine, les 28 et 29 avril. Cette rencontre « survient-elle trop tard » ? Elle est, dans tous les cas « attendue », car les inquiétudes sont vives concernant « la nature et le degré d’avancement des travaux en cours dans les laboratoires chinois et asiatiques de génétique ». En avril 2015, une première publication annonçait la modification de génome d’embryon humain par des biologistes chinois. Un an plus tard, une autre équipe récidive, ne mobilisant guère cette fois-ci « l’attention des médias généralistes ». Pour Jean-Yves Nau, c’est le signe que l’ « on s’habitue à tout, y compris à la menace de la transgression ».
Ces deux publications « doivent clairement être perçues comme des avertissement, des coups de semonces ». Les autorités académiques chinoises « ne manquent pas de faire comprendre qu’une certaine conception occidentale de l’éthique biomédicale ne saurait avoir, en elle-même, une portée universelle ».
Slate (27/04/2016)