Des scientifiques de l’université de Berkeley, Jill Banfield et Jennifer Doudna, ont découvert il y a deux ans une protéine semblable à Cas9 mais plus petite : CasX. Dans une étude publiée aujourd’hui par Nature, ils détaillent avec enthousiasme les avantages de ce nouvel éditeur de gènes.
Selon les auteurs, CasX serait un éditeur de gènes puissant et efficace dans les bactéries et les cellules humaines. De structure similaire à Cas9 ou Cas12, il a cependant évolué indépendamment des autres protéines Cas. Il peut couper de l’ADN double brin comme Cas9, peut se lier à l’ADN pour réguler des gènes et peut être ciblé sur des séquences d’ADN spécifiques comme d’autres protéines Cas. Sa petite taille est un avantage pour l’introduire dans les cellules. En outre, provenant d’une bactérie que l’on ne trouve pas chez l’homme, il serait accepté plus facilement par le système immunitaire humain.
En observant et décrivant les différentes protéines Cas qui se sont développées dans des bactéries, les chercheurs sont animés par le vœu de « concevoir des outils d’édition du génome pour nos besoins plutôt que pour ceux de la nature ». Un état d’esprit explicité par Jennifer Doudna : « Nous ne cherchons pas seulement à découvrir la prochaine paire de ciseaux moléculaires. Nous voulons construire le prochain couteau suisse ».
Pour aller plus loin :
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Phys.org (6/02/2019)