Début janvier la chaire de philosophie de l’hôpital Hôtel-Dieu, dont la titulaire est Cynthia Fleury, a ouvert ses portes. Elle est « particulièrement destinée à former les résidents et patients de l’hôpital, le personnel hospitalier, les médecins, les familles des patients, et les citoyens en règle générale». La leçon inaugurale sera prononcée le 26 janvier par Frédéric Worms, président du Conseil scientifique.
L’enjeu de cette chaire est de « réinventer la relation au soin, à la maladie, à la vie, et aux autres ». Elle « proposera des conférences, des séminaires, selon plusieurs formats», qui seront testés jusqu’en juin et « proposés dans leur globalité en septembre 2016 ».
L’hôpital « montre ainsi son souci de mettre en mots le ressenti des malades et des soignants ». « Le soin est devenu le problème du moment et le sujet de recherche de toute une génération de philosophes, en France et dans le monde », explique Frédéric Worms. La philosophie permet aux professionnels de santé de « sortir d’une pratique médicale très normative, qui vise à simplifier et peut conduire à des choix très dangereux ». Par ses propositions, la chaire de philosophie de l’hôpital souhaite « mettre en mots le ressenti des soignants, traduire en langage rationnel ce qui se joue dans leurs pratiques, et non leur dire ce qu’il convient de faire ».
Cette nouvelle chaire « ne surgit pas de nulle part », elle s’inscrit « dans la cartographie des espaces déjà existants » : espaces éthiques de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Unité fonctionnelle d’éthique clinique à l’hôpital Cochin, département éthique et philosophie à l’université catholique de Lille, master d’éthique médicale et hospitalière à l’université Paris Est Marne la Vallée, formation initiale et continue, laboratoire Ilumens, challenge E-pocrate à l’université Paris Descartes, université des patients à l’université Pierre et Marie Curie.
La Croix (25/01/2016)