Congrès sur les cellules souches embryonnaires

Publié le 31 Jan, 2008
Du 31 janvier au 2 février 2008, s’est tenu au Génopole d’Évry, le 1er congrès international sur les cellules souches embryonnaires humaines. Ce congrès était sponsorisé par le Génopole d’Évry, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), le conseil régional d’Ile de France, l’Institut des cellules souches pour le traitement et l’étude des maladies monogéniques (ISTEM), l’université Paris-Sud et l’Association française contre les myopathies (AFM).
 
Les chercheurs ont souligné la faculté des cellules souches embryonnaires humaines à se multiplier en centaines de génération de cellules (de 100 à 500). Il n’est donc pas nécessaire d’immortaliser ces cellules, cette technique aboutissant à l’introduction de particules virales dans les cellules.
La majorité des cultures de cellules se faisait en utilisant du sérum animal (sérum de veau fœtal habituellement), mais cet ajout de protéines animales est incompatible avec l’administration chez l’homme.
 
De nombreuses cultures peuvent maintenant être réalisées sur milieu synthétique, en cours de développement, afin de contourner cet obstacle.
 
L’obtention de lignées pures est longue et difficile. Plusieurs techniques très complexes sont mises en œuvre pour isoler les cellules souches dans un embryon.
 
Les cellules reprogrammées (induced pluripotent stem cells – iPS) – telles celles de Shinya Yamanaka (cellules adultes reprogrammées en cellules pluripotentes) – nécessitent aujourd’hui l’introduction de gènes dans les cellules par introduction d’ADN viraux, ce qui les rend inutilisables en clinique. Pour ce faire, il faudra d’abord trouver d’autres moyens de bloquer les gènes cibles. Sur ce point, tout reste à faire.
 
Pas d’étude thérapeutique
 
Si l’aspect thérapeutique des cellules souches embryonnaires humaines était omniprésent tout au long du congrès, aucune étude chez l’homme n’a été présentée. La seule étude clinique présentée était celle de Marc Peschanki sur la chorée de Huntington, réalisée avec des cellules fœtales humaines.
 
Pour Philippe Menasché, l’absence de résultats chez l’homme est liée au fait qu’il n’est possible de travailler sur les cellules souches embryonnaires humaines que depuis deux ans, en France (rappelons qu’en Grande-Bretagne, la recherche sur les cellules souches embryonnaires est autorisée depuis 1990).
 
Une des caractéristiques importante des cellules souches embryonnaires humaines est leur pouvoir hautement cancérigène (tératomes), à tel point que cette caractéristique est considérée comme un critère de qualité de la lignée. Après la différenciation, l’élimination des cellules souches embryonnaires humaines non différenciées est donc un enjeu majeur : deux cellules souches embryonnaires humaines dans un million de cellules différenciées suffisent à déclencher un tératome.
 
La différenciation des cellules souches embryonnaires humaines est encore difficile à obtenir et arriver à un stade « utile » n’est pas évident.
Enfin, les cellules souches embryonnaires humaines posent des problèmes d’histocompatibilité, comme tout tissu de greffe.

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