Hier, le 10 décembre, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) s’est penché sur la question du financement des soins palliatifs. Jean Leonetti, député UMP des Alpes Maritimes et auteur de la loi sur la fin de vie souhaitait que la Comité réponde à la question suivante : comment mettre en place un système de financement qui permette la bonne application des soins palliatifs ?
Le CCNE a d’abord constaté que « chacun des systèmes de financement successivement mis en place à l’hôpital a induit des effets pervers ». Le dernier système était basé sur une tarification à l’activité : « plus les séjours étaient courts, plus ils étaient rentables » ce qui a entraîné une « sélection des entrées en fonction de la durée prévisible du séjour, une discrimination de certaines maladies à évolution lente ou de certains malades, etc… ». Ces effets ont été corrigés et aujourd’hui, note le CCNE, « la rémunération des séjours en soins palliatifs est devenue satisfaisante et incitative ».
Il ajoute cependant que « l’insuffisance de lits dédiés aux soins palliatifs, de même que la pénurie de personnels soignants font que la situation actuelle n’est pas à la mesure des attentes ».
Autre point sur lequel s’est penché le CCNE : comment financer les soins de manière à éviter l’obstination déraisonnable ? « Aucun système de financement ne pourra jamais permettre de l’éviter », a répondu le CCNE avant d’émettre plusieurs recommandations.
Enfin, le CCNE s’est prononcé pour la « création d’emplois hospitalo-universitaires en médecine interne, options soins palliatifs », pour augmenter l’attrait de cette discipline. « Les soins palliatifs ne sont pas un luxe que seule une société d’abondance pourrait se permettre, ils sont un potentiel novateur de l’activité soignante », conclut le CCNE.
La Croix (Marianne Gomez) 11/12/09 – La Vie (Claire Legros) 17-24/12/09