Le quotidien d’Etat chinois China Daily a avoué mercredi 26 août que 65% des organes greffés en Chine étaient extraits des corps de prisonniers exécutés. Jusqu’à présent, Amnesty International évaluait ce chiffre à 90%.
Théoriquement, les condamnés donnent leur accord au prélèvement de leurs organes mais compte tenu des conditions d’incarcération, leur consentement est sans doute extorqué. Ces prélèvements viennent pallier avantageusement le manque d’organes : 10 000 greffes sont réalisées par an en Chine, pour un million et demi de personnes en attente d’organe. Le vice-ministre chinois de la santé a annoncé la création d’un organisme chargé de gérer les dons d’une manière plus transparente.
Le dissident Harry Wu, qui avait passé 19 ans dans les camps chinois, avait apporté la preuve dans un documentaire tourné pour la BBC que la Chine vendait à de riches étrangers des organes prélevés sur des condamnés à mort. Ces révélations avaient choqué l’opinion internationale, car prélever les organes implique d’exécuter la personne très près de l’hôpital où doit avoir lieu la greffe. La Chine détient à ce jour le record mondial absolu des exécutions : 1718 en 2008, selon Amnesty International.
Libération (Hélène Despic-Popovic) 28/08/09 – Courrier International (Agnès Gaudu) 28/08/09