Dans un article paru dans le Figaro du 1er septembre, Claude Huriet, sénateur UDF de Meurthe-et–Moselle et membre du Comité consultatif national d’éthique revient sur l’avancée de la recherche européenne en « Biomédecine ».
Dans un premier temps, celui-ci fait un tour d’horizon sur les différentes dispositions européennes prises dans ce domaine. Ainsi le 4 avril 1997, la convention « sur les droits de l’homme et la biomédecine » faisait référence « à la nécessité de respecter l’être humain à la fois comme individu et dans l’appartenance à l’espèce humaine » et reconnaît « l’importance d’assurer sa dignité ».
En 1998 un protocole considérait « que l’instrumentalisation de l’être humain par la création délibérée d’êtres humains génétiquement identiques est contraire à la dignité de l’homme » et interdit «toute intervention ayant pour but de créer un être humain génétiquement identique à un autre être humain vivant ou mort ». Claude Huriet rappelle que cette disposition n’établit pas de distinction entre clonage thérapeutique et clonage reproductif. Il en est de même dans la déclaration du 8 Août de la Commission européenne qui spécifie que « le clonage humain est contraire à l’éthique européenne ». En 1998, l’assemblée générale des Nations-Unies a adopté le texte suivant : « les pratiques contraires à la dignité humaine, tel le clonage à des fins de reproduction d’êtres humains ne doivent pas être permises ». Les textes et les conventions dénonçant le clonage ne manquent donc pas et pourtant l’ONU vient encore d’être saisi pour établir « une convention internationale interdisant le clonage humain aux fins de reproduction ». Claude Huriet revient également sur la récente déclaration de George Bush en matière de recherche sur les cellules souches embryonnaires. En choisissant de n’autoriser les recherches que sur la soixantaine de lignées de cellules souches déjà existantes, le président entretient, pour Claude Huriet, ambiguïtés et contradictions. En effet, ces lignées proviennent bien d’embryons congelés. Il faudra probablement à l’avenir, renouveler ces lignées de cellules, or le président Bush refuse de détruire de nouveaux embryons. Claude Huriet souhaite donc une « mobilisation générale » au niveau européen pour la recherche sur les cellules souches adultes qui ne posent, elles, aucun problèmes éthiques. George Bush l’a bien compris : il a décidé de débloquer pour 2001, 250 millions de dollars pour cette recherche sur les cellules souches adultes.
Le Figaro 01/09/01