L’Institut Curie et 17 autres laboratoires français s’apprêtent à engager une procédure d’opposition auprès de l’Office européen des brevets. Celui-ci a en effet accordé en janvier dernier à la société Myriad Genetics, un brevet lui conférant un quasi-monopole sur l’exploitation des tests de prédispositions au cancer du sein et de l’ovaire.
Il est soutenu pour cela par le Ministère de la Recherche et de la Santé ainsi que par l’Institut Gustave Roussy, l’Assistance publique des Hôpitaux de Paris et par la société française de génétique humaine. Roger-Gérard Schwartzenberg, ministre de la recherche soutient l’initiative des chercheurs français et souhaite légiférer afin de contourner les brevets lorsque la santé publique est en danger. Si ce monopole d’exploitation était entériné, cela obligerait toutes le jeunes femmes à risque génétique de cette affection, à payer des sommes importantes (18 000 francs par test) alors que les médecins savent parfaitement faire ce dépistage pour un coût trois fois moindre. Les chercheurs contestent également la fiabilité du test et redoutent qu’il empêche d’autres recherches, et d’éventuelles pistes de thérapie dans ce domaine. Rappelons qu’en France sur 34000 nouveaux cancers du sein et de l’ovaire, 5 à 10% seraient héréditaires. Dépister les gènes de ce cancer permettrait de détecter très tôt les femmes à risque.
Le Monde 08/09/01 – Le Figaro 07/09/01 – La Croix 07/09/01 – Le Quotidien du Médecin 06/09/01 – Libération 06/09/01