Canada : De l’aide médicale à mourir ou du suicide assisté ?

Publié le 25 Fév, 2016

Le ministre de la justice, Jody Wilson-Raybould, a annoncé aujourd’hui que le Parlement canadien adopterait d’ici le 6 juin une loi pour autoriser l’aide médicale à mourir.

 

Cette annonce fait suite :

 

Ce rapport de 21 recommandations suggère notamment que :

  • la loi s’applique, dans un premier temps, aux « adultes responsables de 18ans et plus »,
  • trois ans après son entrée en vigueur, cette loi s’étende aux « mineurs responsables et matures »,
  • l’aide médicale à mourir « ne soit pas refusée aux patients souffrant de troubles psychologiques »,
  • celle-ci soit accessible « aussi bien aux ‘personnes atteintes de maladies terminales’ que ‘non terminales’ », si celles-ci sont « ‘graves’ et irréversibles et causent des souffrances persistantes et intolérables »,
  • une personne recevant un diagnostic lui annonçant la « vraisemblable » perte de ses capacités ou un « problème de santé grave ou irrémédiable » puisse faire une demande anticipée d’aide médicale à mourir « avant que ses souffrances ne deviennent insoutenables ».

 

Pour Judy Wilson-Raybould, « il est trop tôt pour dire ce qui sera dans la législation et ce qui ne sera pas dans la législation ». Son gouvernement prendra « le temps nécessaire » pour étudier les recommandations, et garder une approche « empathique » et « équilibrée », qui reconnaisse « l’autonomie des individus, le besoin de protéger les vulnérables, de respecter les droits des consciences », a-t-elle assuré.

 

Le ministre québécois de la Santé, Gaëtan Barrette attend les détails du projet de loi fédérale pour appréhender sa portée pour les provinces. Il estime cependant que certaines recommandations sont trop vagues et sans balises. « On comprend, à la lecture des recommandations, qu’on est peu dans l’aide médicale à mourir, mais beaucoup dans le suicide assisté », a-t-il commenté.

 

Quatre députés conservateurs, qui ont signé un rapport dissident, jugent également que l’aide médicale n’est pas assez encadrée, et que certaines recommandations vont au-delà du jugement de la Cour suprême. Notamment en étendant cette aide médicale à mourir aux mineurs.

 

Ce rapport inquiète également les médecins pour qui « cela va un peu trop vite ». L’Association médicale du Québec, le Collège des médecins, et l’Association médicale canadienne s’interrogent sur les problèmes de conscience que cette loi va entraîner et entraîne déjà.

 

Pour aller plus loin :

Canada : la mort sur demande pour tout le monde ?

Aide médicale à mourir : l’élargissement aux mineurs en question au Canada

 

Le Figaro Premium (25/02/2016), Le Devoir (26/02/2016)

Partager cet article

Synthèses de presse

Ecosse : le NHS interrompt la prescription de bloqueurs de puberté pour les mineurs
/ Genre

Ecosse : le NHS interrompt la prescription de bloqueurs de puberté pour les mineurs

La clinique Sandyford de Glasgow a décidé d’interrompre la prescription de bloqueurs de puberté aux mineurs ...
« Soins d’accompagnement » : médecins et infirmiers opposés au changement de terminologie
/ Fin de vie

« Soins d’accompagnement » : médecins et infirmiers opposés au changement de terminologie

Infirmiers et médecins indiquent leur préoccupation « en raison des divergences avec la terminologie internationale et leurs conséquences pour la ...
Mettre le feu au matelas de son grand-père pour l’« aider à mourir » ?
/ Fin de vie

Mettre le feu au matelas de son grand-père pour l’« aider à mourir » ?

Une femme de 32 ans encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir tué son grand-père en mettant le feu ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres