Dans une interview au journal La Croix, Jean-François Mattéi, revient sur sa proposition de loi contre la jurisprudence Perruche. Il commente également le futur projet de loi sur la bioéthique.
Alors que certains lui reprochent par sa proposition de loi de vouloir limiter les possibilités d’interruption de grossesse, Jean-François Mattéi souligne qu’il s’agit non seulement d’un procès d’intention mais que cet arrêt est contraire à l’esprit de la loi de 1975 sur l’avortement, puisque la liberté d’interrompre une grossesse deviendrait alors une contrainte. Il estime également parfaitement comprendre les réticences des médecins qui pratiquent des IVG.
A propos du projet de loi sur la bioéthique qui doit être débattu à partir du 15 janvier et qui devrait permettre l’utilisation des embryons surnuméraires pour la recherche sans en créer de nouveaux, Jean-François Mattéi estime qu’il s’agit d’un mauvais compromis. “Je suis d’accord pour ouvrir la recherche sur l’embryon car il s’agit d’un patient potentiel. Mais je n’accepte que les recherches susceptibles de bénéficier à l’embryon en général : recherches sur son développement, son implantation, ses malformations, à l’exclusion de tout autre type de recherche.” ajoute t-il, non sans ambiguïté. Pour être exact, il faudrait rajouter que le clonage dit thérapeutique est déjà du clonage reproductif. J.F Mattéi rappelle qu’il est opposé au clonage thérapeutique pour 2 raisons : d’une part car c’est l’antichambre du clonage reproductif, d’autre part car c’est la voie ouverte d’une dérive vers la commercialisation d’ovules.
Enfin, il se montre très réservé sur la création d’une Agence pour encadrer la recherche et les pratiques d’assistance à la procréation composée de médecins et de scientifiques plaidant pour un dispositif de contrôle dans lequel la société civile aurait son mot à dire.
La Croix 24/12/01