Bernard Debré : “euthanasieur, activité : mise à mort !”

Publié le 9 Mai, 2011

Dans un livre intitulé "Nous t’avons tant aimé", Bernard Debré, député UMP et membre du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) aborde la question de l’euthanasie, un mot qui est selon lui "servi à tort et à travers, et dont nul ne sait plus aujourd’hui ce qu’il recouvre pour chacun et, a fortiori, pour la société."

Il revient notamment sur la question de l’acharnement thérapeutique, notant que, contrairement à ce que prétendent les partisans de l’euthanasie, ce ne sont pas les médecins qui en portent la principale responsabilité. "Dans 9 cas sur 10, ce ne sont pas les médecins qui poussent à aller plus loin dans le traitement d’un cas jugé désespéré mais la famille, voire le patient quand il est encore en état de s’exprimer", observe le député dans sa pratique de médecin.

Il pointe également les différentes dérives que ne manquerait pas d’entraîner une légalisation de l’euthanasie. La première serait, selon lui, financière et comptable : "Soigner ce vieillard incurable et qui va mourir coûte cher. Aidons-le à s’en aller ‘dans la dignité’ et consacrons l’argent qu’il nous coûte à des dépenses plus productives !" La seconde serait le délitement du lien de confiance entre le médecin et son patient en raison même du type d’activité du praticien : "voilà une bien curieuse activité qui s’offre à eux : ‘euthanasieur’, activité : mise à mort !"

Il plaide en revanche pour le développement des unités de soins palliatifs, "qui restent d’une rareté intolérable" alors qu’elles permettent aux patients de "reprendre goût au filet de la vie", toute douleur disparue ou estompée.

Pour Bernard Debré, la réapparition récurrente de propositions de loi sur l’euthanasie fait partie d’un contexte plus large que le seul problème de la fin de vie : "Et voilà la boucle bouclée, analyse-t-il : à l’origine de l’existence, le choix – imposé – de bébés parfaits et sans tare, des bébés sélectionnés dont le génome sera entièrement connu et déterminé avant la naissance ; et au crépuscule de la vie, la ‘gomme’ législative qui nous permettra d’effacer ceux qui encombrent".

Le Quotidien du médecin (Stéphanie Hasendahl) 10/05/11

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