Le mois dernier, la Cour de cassation se prononçait sur le cas de Philippe Peter, le père biologique d’un petit garçon de 6 ans, Benjamin, qui fait l’objet depuis sa naissance d’une longue bataille juridique (cf revue de presse du 10/04/05). Aujourd’hui la famille adoptive de Benjamin et son père biologique sont sur le point de trouver un accord sur l’avenir de l’enfant.
La mère du petit garçon avait accouché "sous X" en 2000. L’enfant avait alors été confié à un couple de médecins nancéens en vue d’une adoption. 7 mois plus tard, Philippe Peter, le père biologique de l’enfant, veut faire reconnaître sa paternité : il avait pris soin 2 mois avant la naissance d’aller reconnaître l’enfant à venir à la mairie de Lutterbach (Haut Rhin).
Après plusieurs épisodes juridiques, la Cour de cassation a donc finalement donné raison à Philippe Peter. Mais, pour les spécialistes, la Cour a sans doute ouvert la porte à certaines dérives : il suffirait à un homme désireux d’être père de reconnaître, avant la naissance le bébé attendu par une mère complice qui accoucherait sous X. Une façon de contourner l’interdiction des mères porteuses en France.
Cet arrêt a aussi jeté l’émoi au sein des associations de familles adoptives qui craignent une remise en question de l’adoption plénière.
Les parents adoptifs de Benjamin et son père biologique viennent de se rencontrer pour la première fois. Philippe Peter assure ne pas vouloir arracher Benjamin à sa famille adoptive mais il souhaite à l’avenir "connaître son fils". Les 2 parties devraient donc s’entendre pour que Benjamin bénéficie d’une adoption simple et reste dans sa famille d’accueil.
Le Figaro (Laurence de Charette) 11/05/06