En Belgique, la Commission d’évaluation de l’IVG est inactive depuis six ans. Officiellement, c’est le « manque de candidats » qui l’empêche de publier tous les deux ans un « rapport statistique et d’évaluation de l’avortement ». (cf. Avortement en Belgique : pas de statistiques disponibles depuis 6 ans )
Depuis 2013, trois appels à candidats ont eu lieu, mais le « manque de volonté politique d’évaluer la pratique de l’avortement » semble manifeste. En juin 2018, la Ministre de la Santé avait même déclaré avoir perdu la liste des experts nommés pour la Commission.
La liste a finalement été rendue publique[1] le 5 novembre dernier par arrêté royal, provoquant la surprise de plusieurs personnes concernées : au moins quatre d’entre elles ne savaient pas qu’elles en faisaient partie. « Je ne me souviens pas de m’être porté candidat », s’étonne par exemple le gynécologue Hendrik Cammu.
Maintenant que les experts ont été avisés, la commission devrait pouvoir reprendre son travail. La première réunion est prévue le 19 décembre pour un rapport attendu pour le mois de février. Reste à savoir comment ces experts vont s’y prendre pour rattraper six années de retard, et quelle sera la qualité des données qu’ils parviendront à rassembler pour la période de 2012 à 2018.
La Commission assumera-t-elle sa mission d’établir des recommandations en vue de « mesures susceptibles de contribuer à réduire le nombre d’interruptions de grossesse et à améliorer la guidance et l’accueil des femmes en état de détresse » ? L’importance de ce travail d’évaluation avait été amplement soulignée lors des travaux préparatoires de la loi de 1990 autorisant l’IVG en Belgique.
[1] Composition de la Commission d’évaluation de l’interruption volontaire de grossesse – AR du 15 octobre 2018 – Institut Européen de Bioéthique
Institut Européen de Bioéthique (15/11/2018)
Le Soir (10/11/2018)