Suite au « curieux record » de la Belgique en matière d’euthanasie (cf. Belgique : un mineur euthanasié), le sénateur belge Alain Destexhe livre son analyse : « la frénésie législative en matière sociétale ne semble pas avoir de limites alors que les abus sont nombreux ».
Ce « record » concerne la première euthanasie d’un mineur depuis l’extension de la loi en 2014. Or cette extension « s’inscrit dans la droite lignée d’autres réformes ’progressistes’ et de lois ‘éthiques’ que la Belgique a adoptées avec entrain à partir de 1999 » : mariage pour tous, adoption par les couples homosexuels, autorisation de la recherche sur l’embryon humain, tolérance vis-à-vis de la PMA et de la GPA. Le PS belge « qui se veut ‘créateur de progrès’ a fait de ces lois éthiques un étendard et ‘entend défendre ses victoires, notamment en matière d’euthanasie des mineurs, et se battre afin que les avancées engrangées ne faiblissent pas devant la résurgence de positions conservatrices ». La « frénésie législative sur la fin de vie semble ne devoir jamais s’arrêter », puisque trois nouvelles propositions ont été déposées par des députés socialistes.
Pourtant, le constat est alarmant : la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie se « contente dans les faits d’enregistrer les cas déclarés », « les barrières de sécurité prévues par la loi sont inadéquates et insuffisantes », et la plupart des cas restent dans la clandestinité.
Le Figaro, Alain Destexhe (20/09/2016)