Parce que la Belgique envisage de dépénaliser complètement l’avortement, des experts sont auditionnés au Parlement. Leurs interventions interrogent : plusieurs d’entre eux sont fiers de procéder à des IVG illégales, quand d’autres semblent mal connaître les conditions de légalité. La loi belge a dépénélisé partiellement l’IVG en 1990, à certaines conditions clairement définies (délai de réflexion, état de détresse, âge du fœtus…).
- Dans les cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles, les médecins se sont spécialisés dans les IMG, qu’ils préconisent « lorsque l’enfant à naître risque d’être atteint par une infection d’une particulière gravité », alors que la loi exige que le risque soit établi à 100 % ». Entre le « risque » et la « certitude à 100% », la marge est grande.
- Un médecin auditionné a fait part de sa « fierté d’être parfois hors-la-loi pour répondre aux femmes désireuses d’obtenir une interruption volontaire de grossesse ».
- Le groupe d’action des centres extrahospitaliers pratiquant l’avortement (GACEPHA) fait délibérément l’impasse sur l’un des points exigés par la loi : « De notre propre initiative, nous n’abordons jamais l’obligation d’informer y compris sur l’adoption : les femmes ne demandent pas cela ».
- De son côté, le gynécologue obstétricien Yannick Manigart, chef de clinique au CHU Saint-Pierre à Bruxelles, a raconté avoir récemment avorté une fille sans papiers, enceinte de 16 semaines, alors que la loi interdit l’avortement au-delà de 12 semaines.
Tous ces « experts » se prononcent en faveur de la sortie totale de l’IVG du Code pénal belge.
Institut Européen de Bioéthique (20/06/2018)