Daan Moens, un jeune Belge de 26 ans diagnostiqué haut potentiel et autiste à l’âge de 21 ans, a effectué 7 tentatives de suicide. « Après en avoir discuté avec ses thérapeutes », le jeune homme a décidé de faire une demande d’euthanasie. « Je le fais surtout pour mes parents, pour leur permettre de faire leurs adieux dans la dignité, explique-t-il. Mais ce n’est pas comme si, si j’obtenais une autorisation, cela se ferait tout de suite. »
Hypersensible et victime de harcèlement
Daan est victime de « pensées tourmentées » depuis longtemps. Il a fait sa première tentative de suicide alors qu’il avait onze ans. La dernière date d’il y a un an. « J’ai été très malmené pendant toute mon enfance. J’étais grand, je portais des lunettes et j’étais intelligent. Je suis aussi très émotif », témoigne-t-il. « Si quelqu’un disait quelque chose de méchant, je me mettais immédiatement à pleurer. J’étais donc une victime facile. Les brimades ont duré tout au long de ma scolarité. »
Etre autiste et haut potentiel a « certainement joué sur son sentiment de décalage avec les autres, et donc sur son mal-être ». Le jeune homme indique ressentir aussi « quelque chose sur le plan physique ». Toutefois « les différents tests n’ont encore rien révélé ».
Se faire euthanasier pour ses parents ?
« Mes parents ne sont pas au courant de chaque tentative, mais ils savent qu’il y en a eu sept », indique Daan. « Ils ne connaissent pas les détails, ajoute-t-il. La première fois qu’ils l’ont su, je les ai vus si brisés… Je ne pouvais pas supporter de leur dire tout ce qui n’allait pas encore. »
Pour le jeune homme, l’euthanasie est « une bonne alternative au suicide ». Pourtant, comme le rappelle Eva Dumon, du Centre flamand d’expertise pour la prévention du suicide (VLESP), « en général, les pensées suicidaires sont temporaires et il y a encore beaucoup de place et d’opportunités pour le soutien, l’aide et le rétablissement » (cf. Euthanasie et prévention du suicide : le paradoxe)
Source : Sud Info (27/05/2024) – Photo : Pixabay
