IntegraGen société française de biotechnologie, basée au Génopole d’Evry, vient d’annoncer à horizon 2006, le lancement du premier test génétique de diagnostic de l’autisme. Ce test pourrait être effectué dès l’âge de 18 mois. Mais déjà des voix s’élèvent, comme celles du professeur Thomas Bourgeron de l’Institut Pasteur à Paris, spécialiste en génétique de l’autisme : "On ne pourra pas faire l’économie des graves questions, à la fois éthiques et techniques, que soulève une telle annonce", dit-il et d’évoquer les difficultés techniques non encore résolues, et le spectre de l’exploitation commerciale de l’angoisse des parents, voire des futurs parents.
Le gène anormal découvert par l’équipe du docteur Jörg Hager, est situé sur le chromosome 16, il dirige la synthèse d’une protéine, qui joue un rôle central dans le processus de neuro-transmission. "C’est la première fois que l’on fait la relation entre cette protéine, les fonctions du cerveau qu’elle dirige, et l’autisme", se réjouit le docteur Hager, estimant que son équipe a fait un pas significatif dans la lutte contre l’autisme.
Le professeur Sir Michael Rutter, expert en autisme à l’Institut de Psychiatrie de Londres, croit plus à l’intérêt de cette découverte pour des applications sur des médicaments, qu’à l’utilisation du test pour le dépistage, les porteurs de l’anomalie génétique ne développant pas forcément un autisme sévère.
La Société nationale des autistes en Grande-Bretagne va dans le même sens. La détection des gènes responsables de l’autisme devrait permettre, selon elle, d’accroître les chances de prévention et de traitement de la maladie. Elle ne croit pas en l’efficacité d’un test de diagnostic, qui signalerait seulement une prédisposition à la maladie. Celle-ci étant dépendante de trop de facteurs génétiques et environnementaux.
Le Monde 20/07/2005 – BBC News 20/07/2005