Alors que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne s’interrogent sur la possibilité de légaliser la technique de la FIV à trois parents (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 1802/2014) et que des experts alertent sur ses risques (Cf Synthèses de presse Gènéthique du 24/09/2013 et du 28/02/2014), trois auteurs1 publient un article dans le Journal of Medical Ethics mettant en avant une nouvelle méthode, le “multiplex parenting”. Cela consiste à “créer des enfants avec quatre parents génétiques ou plus” précise le site Bioedge.
Pour les auteurs, c’est une des nombreuses conséquences liées à l’utilisation de “gamètes créées in vitro” par le biais de cellules souches. En 2007, il a d’ailleurs été donné naissance à des souris issues de ces gamètes obtenues avec des cellules souches pluripotentes induites (iPS) . John Harris et ses collègues croient que le temps où les scientifiques pourront faire la même chose avec des êtres humains n’est pas loin.
Selon eux, la pratique du “multiplexe parenting” serait éthique puisque les expérimentations effectuées sur les souris n’ont pas révélées de danger.
Cette technique pourrait être utilisée dans de nombreux cas : pour les hommes qui ne peuvent donner de spermatozoïdes viables, pour les femmes ménopausées de manière précoce, pour les personnes qui n’ont plus de gonades ou qui sont infertiles du fait d’un traitement consécutif à un cancer ou encore pour les personnes stérilisées involontairement.
Par ailleurs, cette technique pourrait aussi concerner les couples gays et lesbiens qui pourraient alors avoir des enfants génétiquement liés à eux. Enfin, les personnes célibataires qui pourraient procréer sans partenaire ou sans avoir recours au don de gamète.
Pour les auteurs, c’est “une extension radicale de l’autonomie reproductive qui a permis que plus de deux personnes puissent s’engager simultanément dans la parentalité génétique“.
(1) John Harris de l’Université de Manchester, César Palacios-Gonzalez et Giuseppe Testa
Bioedge (Michael Cook) 08/03/2014