Après des difficultés de financement, un Australien « préfère mourir »

12 Oct, 2023

James Mills, un employé des chemins de fer régionaux résidant en Australie Méridionale, s’est vu diagnostiquer un cancer du cerveau en 2021. Face à l’incertitude du financement de ses soins, il a « préféré mourir » et solliciter l’« aide volontaire à mourir ».

« Il en avait aussi assez de se battre contre le NDIS »

Sa compagne, Sandrine Adams, s’est occupée de lui dans leur maison de Loxton aussi longtemps qu’elle l’a pu. En avril 2023, James a finalement été hospitalisé dans un établissement dépendant d’un prestataire, mais financé par le régime national d’assurance invalidité (NDIS).

Son hospitalisation s’est très bien passée. « Ils se sont occupés de lui 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, ils l’ont choyé », témoigne sa compagne. Mais, en juin 2023, le financement du NDIS a été brusquement interrompu.

James Mills a refusé de finir ses jours à l’hôpital situé à Loxton dans lequel il avait précédemment séjourné. « Il ne voulait pas aller à l’hôpital parce que notre hôpital manque cruellement de personnel. Lorsqu’il y est resté trois semaines, ils n’ont pas pu lui prodiguer les soins dont il avait besoin » regrette Sandrine Adams. « Il n’y avait que deux employés pour 17 patients » ajoute-t-elle.

Deux mois plus tard, son financement a finalement été rétabli, mais il était trop tard. James Mills ne pouvait pas supporter de revivre l’incertitude financière à laquelle il avait été confronté. « Il avait peur que le financement soit à nouveau supprimé. Et il préférait mourir plutôt que d’aller à l’hôpital », explique sa compagne. « Il en avait assez de son état. Mais il en avait aussi assez de se battre contre le NDIS » dénonce-t-elle.

Le 18 août, cet homme de 62 ans a choisi de mettre fin à ses jours en ayant recours à l’« aide volontaire à mourir » (cf. Belgique : faute de budget, une femme demande l’euthanasie).

La loi autorisant l’« aide volontaire à mourir » a été adoptée par le Parlement d’Australie Méridionale en 2021 (cf. L’euthanasie adoptée par le Parlement d’Australie Méridionale). Elle est entrée en vigueur le 31 janvier dernier.

Améliorer l’accès aux soins palliatifs

Aujourd’hui, sa famille et ses amis souhaitent que l’accès aux soins palliatifs soit amélioré et que les personnes âgées de moins de 65 ans bénéficient d’un meilleur soutien (cf. Australie : 98 millions pour l’euthanasie, 150 millions en moins pour les soins palliatifs). « Il ne veut pas que ce qui lui est arrivé arrive à quelqu’un d’autre » insiste sa compagne.

« Dans une petite ville comme Loxton, il n’y a pas assez de centres de soins palliatifs en dehors de l’hôpital » regrette Heidi Girolamo, membre du conseil législatif d’Australie Méridionale. C’est un problème « complexe » dans les régions. Pourtant, « cette continuité des soins est très importante » précise-t-elle.

Jennifer Tieman, professeur à l’université Flinders et directrice du centre de recherche sur les soins palliatifs, la mort et l’agonie, reconnait elle aussi qu’il est nécessaire d’augmenter la capacité de prise en charge des soins palliatifs dans l’ensemble des secteurs de la santé. « Nous avons une population vieillissante », souligne-t-elle. « Au cours des deux prochaines décennies, de plus en plus de personnes mourront ».

 

Source : ABC, Sophie landau (09/10/2023)

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