Un symposium médical (Ibsa) s’intéresse aux coûts des traitements des fécondations in vitro (FIV). Une comparaison a été faite pour trois pays : l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, sur le coût de la stimulation ovarienne. Deux traitements sont possibles, dont l’un est beaucoup plus cher, mais il est aussi le plus répandu.
En Allemagne, depuis janvier 2004, une nouvelle loi impose aux couples désirant bénéficier d’une assistance médicale à la procréation de prendre en charge 50% des coûts liés aux médicaments. De ce fait c’est le traitement le moins cher qui est choisi le plus souvent par les couples, et le nombre de stimulations ovariennes a été divisé par 2. Il faut savoir qu’en 2003, en Allemagne, le traitement le plus cher (par gonatrophines recombinantes) a coûté 73,5 millions d’euros à la collectivité, tandis que le moins cher (par gonatrophines urinaires) "seulement" 22 millions d’euros, pour la même année.
En France le traitement le plus cher a pris de plus en plus d’importance, entraînant un surcoût pour la collectivité. Surcoût non justifié puisque les deux traitements ont la même efficacité et la même tolérance. 45 455 cycles de FIV ont été réalisés en 1999, ce qui porte le coût pour la société à 130 millions d’euros, pour les seuls cycles de FIV, et à 170 millions d’euros en prenant en compte le coût des grossesses. On estime que le surcoût, si toutes les stimulations étaient faites par gonatrophines recombinantes, serait d’environ 24 millions d’euros.
Au Royaume-Uni, a contrario, le gouvernement, par la voix du National Health System (NHS), en février 2004, a freiné l’emploi des gonatrophines recombinantes, estimant que, puisque l’efficacité est identique, il n’y a pas de raison de choisir le traitement le plus cher.
Le Quotidien du Médecin (Dr Micheline Fourcade) 24/06/05