Affaire Cadotte : la Couronne demande une peine de 8 ans de prison pour l’homicide de son épouse

Publié le 11 Mar, 2019

Vendredi dernier, la Couronne a demandé que Michel Cadotte, le Montréalais reconnu coupable d’homicide involontaire pour avoir étouffé sa femme, Jocelyne Lizotte, âgée de 60 ans et atteinte d’Alzheimer, soit condamné à huit ans de prison. Lors de l’audience de détermination de la peine, la procureure, Geneviève Langlois, a plaidé que « la société devait comprendre qu’on ne peut pas ainsi prendre une vie, même si l’on souffre énormément et qu’on est épuisé ».

 

Danick Desautels, l’un des fils de Jocelyne Lizotte, a exprimé sa douleur devant le jury lors du procès en cours. « Malgré tout ce que tu as pu faire de bon pour ma mère avant, pour moi tu resteras celui qui l’a empêchée d’avoir une mort douce, paisible et naturelle, donc son meurtrier », a-t-il déclaré, lisant la lettre qu’il a écrite à Michel Cadotte. Il a poursuivi, « je sais très bien que tu ne l’as fait que pour toi, pour te libérer toi, a-t-il déclaré. Dans ta tête, ma mère était à toi, était ta possession. » David Desautels, le 2e fils de Jocelyne Lizotte, a expliqué que les souvenirs agréables de celui qu’il considère comme son père sont désormais « entachés par l’image indélébile que j’ai de lui tenant un oreiller sur ma mère claustrophobe pour l’étouffer ». 

 

Le 23 février dernier, le jury a reconnu Michel Cadotte coupable de l’« homicide involontaire » de son épouse qui résidait alors dans un établissement de soins de longue durée. Il revient à présent aux juges de se prononcer sur ces faits, le 28 mai prochain (Cf. Aide à mourir au canada : il étouffe sa femme, le tribunal le juge coupable d’homicide involontaire).

 

NDLR 4/04/19 : Après un examen du dossier, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a décidé de ne pas porter « en appel la condamnation de Michel Cadotte », comme l’a indiqué son porte-parole, Jean-Pascal Boucher.

 

NDLR 29/05/19 : Le 28 mai 2019, Michel Cadotte a été condamné à deux ans de prison ferme moins un jour. Une fois libéré de prison, il devra effectuer 240 heures de travaux communautaires. Si elle n’est pas contestée, cette décision fera jurisprudence au Canada, car il n’existe pas de précédent semblable ou comparable.

Huffpost, Morgan Lowrie (8/03/19) – Procès de Michel Cadotte: pas un meurtre par compassion, croient les fils de la victime

L’Actualité, Morgan Lowrie (8/03/19) – La Couronne réclame huit ans de prison pour Michel Cadotte 
Le Devoir (4/04/19); Journal de Montréal, Eric Thibault (28/05/2019) – Michel Cadotte condamné à deux ans moins un jour de prison pour avoir tué sa femme par compassion

 

 

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