Dans ses dernières estimations, le Consortium international de séquençage du génome humain révèle que les 20 000 à 25 000 gènes que contiennent nos chromosomes couvriraient à peine 4% de la longueur totale de notre ADN.
Les gènes codent pour des molécules d’ARN. Une partie participe à la synthèse de protéines, une autre contribue au fonctionnement de la cellule. Enfin certains gènes, appelés "pseudogènes", ne codent apparemment pour rien.
L‘ADN des chromosomes humains est constitué de séquences non codantes dites répétées dont la fonction et la raison d’être sont encore inconnues. Ces séquences sont appelées "l’ADN dépotoir" ("Junk DNA") ou encore ADN égoïste.
Deux théories s’affrontent sur la présence d’une telle quantité "d’ADN dépotoir" dans le génome humain.
Selon la première, l’évolution conduira à l’élimination du surplus d’ADN comme c’est le cas chez les bactéries. Leur génome, compacté le plus possible afin qu’il ne contienne plus aucun nucléotide inutile, serait ainsi bien plus évolué que le nôtre.
Pour la seconde, "l’ADN dépotoir" constituerait un avantage sélectif important. Quand les chromosomes se répliquent, des erreurs peuvent apparaître dans l’ADN. Si ces erreurs touchent des gènes essentiels, les effets sont très graves, si elles touchent une région non codante, cela n’a aucune importance. Ainsi, du fait de notre grande quantité d’ADN non codant, il y a peu de chances que ce soient des gènes essentiels qui soient touchés par des mutations.
Le Quotidien du Médecin (Elodie Biet) 22/05/06