Le Monde consacre un dossier spécial au don de sperme à travers une enquête menée à l’hôpital Tenon. Avant d’avoir recours à un don de sperme, les couples doivent franchir de multiples étapes. Une fois inscrit dans l’un des 23 Cecos français (centre d’étude et de conservation des oeufs et du sperme humain), un couple doit attendre entre 6 et 18 mois avant d’obtenir une paillette. Il doit aussi se soumettre à de nombreux examens médicaux, rencontrer un psychologue, se rendre au tribunal de grande instance pour reconnaître l’enfant qui n’est pas encore conçu, afin de protéger à la fois l’anonymat du donneur et l’enfant lui même, au cas où le père déciderait de renier au dernier moment ce descendant non biologique.
Deux fois par an, les équipes des Cecos se réunissent pour confronter les "cas" rencontrés et tenter d’harmoniser leurs pratiques. Ils prennent en charge chaque année 2000 couples demandeurs pour 300 candidats au don. Un millier d’enfants naissent par don de sperme.
Les CECOS manquent de donneurs. La loi sur l’anonymat du don de gamète leur garantit pourtant de ne pas être "menacés de paternité".Outre les questions éthiques liées à un tel don, beaucoup sont découragés par les contraintes médicales.
Rappelons que la loi de bioéthique fixe les conditions au recours à l’insémination avec donneur (IAD). Entre autre, le couple receveur doit être hétérosexuel, marié ou en concubinage depuis au moins 2 ans. Les donneurs doivent être pères de famille et ne pas générer plus de 10 enfants par don anonyme.
Le Monde (Marion Van Renterghem) 26/11/05