A propos de l’affaire Perruche, Patrice Maniglier, enseignant de philosophie à l’université Paris X-Nanterre, dénonce l’émotion qu’a suscité cette loi par laquelle “la gauche s’est laissée piéger” : “que penser d’un gouvernement qui justifie la décision de légiférer par l’émotion, qu’il sait pourtant injustifiée ?”.
Cette action médiatique relève pour lui d’un “discours terroriste“. Tandis que “la gauche s’est laissée piégée par la recherche d’un consensus sur le sujet“, cela aurait dû être l’occasion de “renouer la confiance dans les progrès, la volonté d’utiliser les techniques (de procréation) pour assurer un ordre politique plus juste et plus égal”.
Ainsi, il aurait fallu une réforme ambitieuse de la procréation, domaine dans lequel “deux décisions eurent été particulièrement bienvenues : l’autorisation du clonage thérapeutique et la régularisation de l’homoparentalité“.
Patrice Maniglier dénonce ce qu’il appelle “cet invraisemblable mépris du droit“, “cette condamnation incessante du juridisme” alors que la décision de la Cour de cassation était logique puisque la société française a fait ses choix, notamment en matière d’avortement, et ” n ‘avait comme unique tort que de l’avoir dit clairement“.
Libération (Patrice Maniglier) 28/06/02