A propos de la notion de risque

Publié le 28 Nov, 2007

A l’occasion des Journées annuelles d’éthique les 27 et 28 novembre, des chercheurs, juristes, psychologues, anthropologues, médecins et éthiciens se penchent sur les différents avis rendus par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) au cours de l’année 2007 et réfléchir à la notion de risque et à sa perception par la population.

En matière de prédiction des maladies génétiques par exemple, les problèmes demeurent quand il faut annoncer le risque aux personnes concernées. Généralement, le résultat est expliqué sous forme de probabilités, difficile à comprendre.

Dans le cas de maladies génétiques graves pour lesquelles la médecine est impuissante, le "droit de savoir" dont les gens peuvent se prévaloir entre en conflit avec le respect d’un droit à l’ignorance. Idem pour les tests psychologiques permettant de dépister la maladie d’Alzheimer : "ces tests sont certainement  très utiles en recherche médicale, mais je doute de leur intérêt pour les patients, généralement âgés, auxquels on va annoncer qu’ils devraient développer un Alzheimer d’ici trois ou cinq ans", explique le président du comité d’éthique de l’Inserm, Jean-Claude Ameisen.

La notion de risque en matière d’épidémiologie est aussi particulièrement délicate à faire comprendre à la population. "Il faut penser la personne et les risques dans la globalité, ne pas se focaliser sur ce qui est strictement mesurable, bref, appréhender la personne dans sa complexité", souligne Jean-Claude Ameisen.

Cette notion de risque n’existe pas seulement dans le domaine du biomédical. Il existe aussi quand il s’agit d’un risque invisible, nouveau ou inconnu. C’est le cas par exemple des OGM ou des nanosciences. Toute innovation n’est pas forcément néfaste. On ne sait pas forcément le risque qu’elle fait courir à l’homme. "Le principe de précaution, ce n’est pas ne rien faire ; c’est justement faire de la recherche afin de pouvoir décider, en fonction du rapport bénéfice/risque, si l’on continue ou pas dans telle direction", conclut Jean-Claude Ameisen.

La Croix (Denis Sergent) 27/11/07

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