Tu seras un père mon fils

Publié le 13 Juin, 2022

Une étude vient de montrer l’importance du temps passé par un adolescent avec son père sur sa production de testostérone à l’âge adulte, une fois lui-même devenu père.

Des chercheurs de l’Université Notre-Dame dans l’Indiana ont étudié l’influence des relations pères-fils sur la production de testostérone. En analysant les données recueillies pendant plus de 30 ans auprès de près de 1 000 hommes aux Philippines, ils ont pu montrer que « l’adolescence est une période sensible au cours de laquelle les relations sociales influencent la production ultérieure d’hormones »[1]. Plus précisément, les garçons qui ont pu bénéficier de la présence de leur père à l’adolescence, produisent moins de testostérone une fois devenus pères eux-mêmes. Ce qui influence leur façon d’occuper ce rôle. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences[2].

L’importance des relations familiales, y compris sur la santé

Par ailleurs, « chez l’homme, la testostérone est liée à la santé à long terme, notamment pour les maladies cardiovasculaires et la fonction immunitaire », explique Lee Gettler, professeur agrégé d’anthropologie à l’université de Notre-Dame et directeur de ces recherches. « Ces résultats nous montrent donc comment les expériences familiales avant l’âge adulte peuvent façonner la biologie future qui, à son tour, peut affecter le comportement et la santé à venir », résume-t-il.

L’équipe de Lee Gettler avait déjà montré que s’engager dans la parentalité entraînait une forte baisse du taux de testostérone des nouveaux pères. Des résultats qui ont aidé à comprendre comment le corps des nouveaux pères peut s’adapter biologiquement aux exigences de leur nouveau rôle : « Les hommes sont, dans une certaine mesure, câblés pour s’occuper de leurs enfants ».

Rôle du père et physiologie masculine

Pourtant « les pères restent peu étudiés en ce qui concerne leur contribution à la santé et au bien-être général de leurs enfants », déplore Lee Gettler. Un avis partagé par le professeur René Ecochard, professeur à l’université Claude-Bernard et auteur de Homme, femme, ce que nous disent les neurosciences. Cette étude « convaincante » rejoint l’ensemble des travaux qui montrent « la finesse de la physiologie masculine, si mal connue du grand public », estime-t-il. Comme dans toute étude observationnelle, il y a bien sûr des limites, rappelle le professeur Ecochard. Dès lors « il sera important de voir si des résultats comparables sont retrouvés par d’autres équipes de recherche ».

 

[1] Medical Xpress, Multi-decade research links fathers’ testosterone production to their adolescent experiences with their own fathers, Colleen Sharkey (01/06/2022)

[2] Lee T. Gettler et al, Evidence for an adolescent sensitive period to family experiences influencing adult male testosterone production, Proceedings of the National Academy of Sciences (2022). DOI: 10.1073/pnas.2202874119

Cet article de la rédaction Gènéthique a été initialement publié sur Aleteia sous le titre : Tu seras un père, mon fils

Photo : giselaatje de Pixabay

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