Les défis posés par la recherche génétique

Publié le 21 Nov, 2005

700 chercheurs, réunis par le Conseil pontifical pour la Santé, ont réfléchi pendant trois jours aux défis posés par la recherche génétique.

Samedi dernier, Benoît XVI rappelait que cette réflexion "est précieuse, non seulement dans l’idée d’une plus grande humanisation de la médecine, mais aussi pour répondre à l’attente des individus qui souhaitent une aide efficace".

Le P. Bonifacio Honings, professeur de théologie morale a fait remarquer que l’évolution des pratiques faisait craindre un "eugénisme libéral" dans une société "où le pouvoir génétique est laissé aux forces du marché".

Paul Lauritzen, chercheur américain responsable d’éthique parle, lui, de "crise de la recherche médicale". Il dénonce les liens financiers qui unissent les laboratoires et les chercheurs orientant la recherche génétique à des fins autres que médicales.

Le cardinal Karl Lehmann, président de la Conférence épiscopale allemande a présenté la réflexion de son Église, dans un pays lourdement marqué par son passé nazi. Il a indiqué que l’Église se réjouissait de certains progrès de la recherche génétique comme la meilleure connaissance des maladies génétiques permettant de prévenir les réactions négatives.

Mais, il a aussi  mis en garde contre les effets de cette médecine prédictive : "L’analyse génétique permet de prévenir les maladies. Mais n’y a-t-il pas aussi danger que l’on accepte de moins en moins le handicap, voire le handicapé ?" Même recommandation du côté du diagnostic prénatal : "Nous devons comprendre l’angoisse des parents, et tout l’intérêt qu’il peut y avoir, pour eux, à préparer l’arrivée de l’enfant handicapé. Le diagnostic prénatal est neutre. Mais son utilisation ne l’est pas. S’il a pour conséquence un avortement, là, on se trouve dans une mentalité eugénique, qui préjuge de la valeur de la vie humaine selon le critère physique".

Même souci éthique, enfin, du côté de la thérapie génique. Si elle permet de soigner des maladies génétiques en éliminant la cause de la maladie, elle est pertinente. En revanche, estime le cardinal, si elle provoque un changement du patrimoine génétique de la personne "cela revient à reconnaître aux générations présentes un pouvoir exorbitant sur les générations à venir".

La Croix (Isabelle de Gaulmyn) 21/11/05

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