AMP et risques de malformations : une étude française

Publié le 2 Juin, 2010

Une vaste étude française sur les risques accrus de malformation chez les enfants conçus par assistance médicale à la procréation (AMP) a été rendu publique le 14 juin 2010, au Congrès européen de génétique humaine qui se tenait à Göteborg en Suède. Menée à l’initiative de l’association AMP vigilance réseau Follow Up et conduite par le Dr Géraldine Viot, généticienne à la maternité de Port Royal de Paris, elle a passé au crible 15 162 naissances dans 33 hôpitaux pratiquant l’AMP entre 2003 et 2007, « un effectif tout à fait considérable ».

 

L’AMP désigne les pratiques cliniques et biologiques où la médecine intervient directement dans la procréation afin de permettre aux couples souffrant d’infertilité d’avoir un enfant : fécondation in vitro (FIV), ICSI, inséminations artificielles.

 

Alors qu’en France, 238 000 naissances ont été dues à ces techniques, l’étude révèle qu’il y a presque le double de malformations congénitales majeures chez ces enfants que chez les enfants conçus naturellement : 4 ,23% au lieu de 2 à 3%. « Dans la très grande majorité des cas, il s’agit de malformations cardiaques ou uro-génitales. On utilise le terme de majeure quand la malformation impose un traitement chirurgical ou entraîne une répercussion dans la vie quotidienne de l’enfant ou peut, dans certains cas, provoquer le décès », précise le Dr Viot. Les malformations mineures, comme les angiomes cutanés (proliférations bénignes de vaisseaux sanguins) sont, elles, cinq fois plus fréquentes que dans la population générale. On note par ailleurs des syndromes génétiques en nombre plus élevé.

 

L’étude n’est pas terminée : 4000 nouveaux dossiers sont encore à examiner, dans 45 établissements. Le Dr Géraldine Viot précise également : « les origines de ces malformations sont probablement multiples. Nous devons nous pencher sur toute la chaîne, de la culture de l’embryon aux effets de la stimulation ovarienne que subit la femme, mais aussi à l’utilisation de la technique de l’ICSI (qui consiste à injecter le spermatozoïde directement à l’intérieur de l’ovule), qui n’est peut-être pas sans effet, sans oublier la congélation ».

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