Une étude britannique publiée dans Science estime que l’épidémie de Zika « va probablement s’éteindre d’elle-même, du moins temporairement, en Amérique latine dans les deux à trois ans ». Le virus ne pouvant infecter la même personne deux fois, une nouvelle épidémie « ne peut redémarrer avant au moins dix ans, quand une nouvelle génération n’aura pas encore été exposée au Zika ».
La fin de l’épidémie « serait bien sûr une bonne chose », commente le professeur Ferguson, « mais poserait aussi des problèmes pour le développement en cours de vaccins ». Selon les projections britanniques, « le nombre de cas de Zika aura nettement diminué d’ici la fin 2017 voire avant et cela signifie que nous aurons alors des vaccins prêts à être testés et pas assez de cas d’infection dans la population pour faire des essais cliniques » (cf. Zika : Un vaccin à l’essai et des études en cours ).
Le virus Zika est principalement transmis par des moustiques mais peut aussi se transmettre sexuellement. Les pays d’Amérique latine sont particulièrement touchés et les moyens existants de contrôle ne peuvent contenir la pandémie constate l’étude. Or le Zika « a retenu l’attention des autorités sanitaires mondiales en raison du risque sérieux qu’il présente pour les femmes enceintes ».
Une étude conduite par le ministère de la santé brésilien, en collaboration avec les universités brésiliennes, américaines et uruguayennes s’est intéressée aux 1501 premiers cas néonatals de suspicion de Zika congénital. 899 cas ont été écartés, pour lesquels Zika était hors de cause ; les autres ont été classés en Zika congénital certain (76), très probable (54), modérément probable (181) et possible (291), selon des examens biologiques ou d’imagerie. Cette étude, limitée car non exhaustive, a montré que certains cas de Zika congénital n’entrainent pas de microcéphalie, mais des anomalies cérébrales sans atteintes crâniennes. Elle a par ailleurs montré que « les valeurs seuils pour définir la microcéphalie adoptées au début de l’épidémie doivent être revus à la baisse ».
Une autre étude estime que « 29% des fœtus de femmes enceintes infectées présentent des anomalies à l’échographie », et prévoit « une augmentation considérable de la morbi-mortalité infantile dans les années à venir ». Ces chiffres controversés, sont largement employés pour plaider des « changement législatifs » dans ces pays d’Amérique du Sud où l’avortement n’est pas dépénalisé (cf. Les Brésiliens opposés à l’avortement en cas de microcéphalie , L’avortement, seule réponse « efficace » face à l’épidémie Zika ? , Avortement : Zika remet en cause les législations restrictives d’Amérique latine ).
JIM, Dr Anastasia Roublev (12/07/2016); Le Parisien, Yuri Cortez (14/07/2016)