La cour administrative d’appel de Nancy a ordonné ce jeudi 16 juin, au CHU de Reims, la reprise de « la procédure collégiale en vue d’un éventuel arrêt des traitements de Vincent Lambert », infirmant une décision de première instance datant d’octobre 2015 (cf. Vincent Lambert : Le Tribunal administratif rejette la demande d’arrêt des traitements).
Déconcertés, les avocats des parents de Vincent Lambert ont annoncé leur intention de se pourvoir en cassation devant le Conseil d’Etat, jugeant la décision de la cour d’appel « non seulement absurde mais inhumaine. »
Me Jean Paillot rappelle d’ailleurs que « cet arrêt ne tient pas compte d’une autre procédure judiciaire toujours pendante devant les tribunaux, qui concerne la désignation d’un tuteur pour Vincent Lambert ». Raison pour laquelle, il est fort probable que les parents de Vincent Lambert attendront le 8 juillet pour déposer leur recours. La cour d’appel de Reims annoncera en effet à cette date « sa décision concernant la tutelle de Vincent Lambert, accordée en première instance à sa femme Rachel pour une période de dix ans ». Aussi, Me Jean Paillot « demande très officiellement au CHU de Reims de suspendre à nouveau la procédure collégiale, cette fois pour une duré déterminée, le temps que le tuteur soit officiellement nommé ».
Les parents de Vincent Lambert espèrent que la nomination d’une autre cette tutelle permettra de « transférer Vincent Lambert dans un autre établissement qui lui procurera les soins dont il besoin ». « Il faut sortir Vincent des griffes de cette équipe médicale », a déclaré Me Jean Paillot.
La fondation Jérôme Lejeune qui s’est exprimée hier dans un communiqué de presse « dénonce le fondement de cette décision », et y voit une « mise à mort » du tétraplégique. La fondation ajoute que cette décision est fondée sur « la culture du déchet qui veut éliminer les êtres humains quand ils ne sont plus jugés utiles ou dont la vie est décrétée indigne d’être vécue ».
AFP (Arnaud Bouvier) 16/06/2016, La croix (Flore Thomasset) 17/06/2016