Le rapporteur public a rejeté mardi devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne la demande de récusation des experts. Les trois médecins sont chargés de dresser le « tableau clinique » de Vincent Lambert par l’ordonnance du tribunal du 20 avril.
Les parents de Vincent Lambert, ainsi qu’une partie de sa famille, ont contesté la légitimité des experts qui a conduit à l’annulation de l’expertise prévue le 26 mai. Ils estiment que leur fils, grand handicapé, nécessite surtout une rééducation adaptée dans une unité spécialisée, qu’ils réclament depuis cinq ans. « Ces types de patients sont très particuliers car leur état est fluctuant » donc « il faut les observer pendant trois semaines au minimum, trois semaines avec des stimulations tous azimuts », explique le Dr Catherine Kiefer[1], l’un des médecins conseils des parents Lambert. Selon Me Triomphe, l’avocat, l’expertise évitée le 26 mai aurait été une « mascarade », « partiale », car « il faut regarder l’évolution réelle de Vincent et pas son état à un instant T en deux heures ».
Le Tribunal administratif rendra son ordonnance aujourd’hui. Maître Paillot, l’un des avocats des requérants, a affirmé : « Nous allons relever appel de ce jugement bien surprenant, qui ne dénote pas la volonté de connaître la réalité de l’état de santé de Vincent Lambert ». Il a ajouté que ces médecins n’avaient « aucune compétence dans l’analyse comportementale des personnes en état de conscience altérée et ne font aucun effort pour nouer un dialogue avec les parties ».
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[1] Le Dr Catherine Kiefer est chef de service d’une unité dédiée aux patients en état de conscience minimale à l’hôpital de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine).
AFP (05/06/2018)