L’équipe du docteur Jacques Cohen, de l’Institut américain de médecine reproductive à Saint Barnabas dans le New Jersey, a mis au point une nouvelle technique de procréation assistée afin de traiter l’infertilité des femmes stériles. L’opération consiste à prélever un ovule d’une femme stérile, un ovule d’une femme donneuse et du sperme du partenaire de la femme stérile. Ensuite, à l’aide d’une aiguille microscopique, les médecins injectent dans l’ovule de la femme stérile du cytoplasme, liquide dans lequel baigne le noyau, prélevé dans l’ovule de la donneuse. Le sperme du père est alors injecté afin de féconder l’ovule.
L’équipe salue ce premier cas de « modification génétique » ce qui est loin d’être l’avis de l’ensemble de la communauté scientifique.
En Grande Bretagne, les autorités qui contrôlent ce type de recherches ne les autorisent pas en raison des incertitudes et des risques d’endommager le patrimoine génétique futur de l’humanité. Jean François Mattei, généticien et député, explique que les interactions entre ADN sont très mal connues et que nul ne peut dire si les enfants et les générations futures issus de telles manipulations ne souffriront pas d’effets secondaires inconnus jusqu’ici.
Le Figaro 07/05/01