Du 14 au 20 novembre a lieu la 9e semaine annuelle pour l’emploi des personnes handicapées. Le taux de chômage pour cette population est de 24% et la durée du chômage est 2,3 fois supérieure à celle des personnes valides.
Pourtant les personnes handicapées ne travaillent pas moins bien que les autres, au contraire. "Si beaucoup prennent au départ ces embauches comme une contrainte, ils reconnaissent ensuite que c’est un enrichissement", souligne Philippe Sanglier, de France Telecom. En effet, 87% des entreprises ayant embauché des personnes handicapées se disent satisfaites. Comme Diprosane, cette petite entreprise familiale bretonne qui a embauché deux salariés en CDI, déficients mentaux, ou Intra Call, un centre d’appels qui a embauché 40 personnes handicapées parmi ses 600 employés. "Ils sont vraiment moteurs dans l’entreprise", se félicite Thierry Salomez, le DRH, "cela contribue au moral des troupes."
"Il y a beaucoup de préjugés" déclare Carole Choufane, responsable de la Mission Handicap chez Air France. "Pour beaucoup d’entreprises, un handicapé est forcément une personne en fauteuil ou un aveugle", remarque Claudie Buisson directrice générale de l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph). Pourtant le handicap n’est pas seulement physique, il peut être aussi psychique ou mental. Et seulement 15% des handicapés le sont de naissance, les autres doivent apprendre à vivre et à travailler avec leur handicap.
D’après une étude de l’Agefiph, 40% des chômeurs handicapés ont retrouvé un emploi après 4 ans. Claudie Buisson trouve que c’est "nettement insuffisant, mais encourageant". Depuis 5 ans la situation s’améliore. Les "jobs dating", par exemple, ont permis à plus de la moitié de ceux qui ont pratiqué cette nouvelle approche d’entretiens d’embauche, de trouver un travail.
Le Figaro (Delphine de Mallevoüe – Keren Lentschner) 14/11/05