Tests génétiques et médecine prédictive

Publié le 15 Juin, 2004

Depuis le début de l’année 2002 un laboratoire du Puy de Dôme commercialise des tests génétiques importés de Russie par la généticienne Héléna Baranova. Prescrits par les médecins, ces tests génétiques du métabolisme qui coûtent de 50 à 500 Euros, ne sont pas remboursés. Ils permettraient de mettre en évidence la sensibilité génétique des patients à certaines affections multifactorielles. Ceci dans le but de mettre en place une prévention adaptée au profil de chacun. La plupart des tests sont demandés par des fumeurs souhaitant connaître leur sensibilité au cancer du poumon. Cette offre commerciale est accompagnée d’une formation destinée au médecin. Elle est mise en place avec l’accord du doyen de la faculté de Clermont-Ferrand. 

Pour le généticien français Axel Khan : “l’étude des interactions entre les gènes et l’environnement permettra peut-être un jour de cibler des mesures de préventions adaptées au profil de chacun. Mais faire croire que cet outil est déjà valide relève de l’escroquerie.” Gérard Siest, Directeur du Centre de Médecine Prédictive de Nancy ajoute : “Pour l’heure, les panels de gènes auxquels s’intéressent les chercheurs ont une valeur prédictive trop faible pour qu’ils puissent paraître raisonnable de commercialiser des tests dès maintenant.”
Pour leurs promoteurs :”La réalité c’est que les tests seront bientôt perçus comme un outil parmi d’autres à la disposition du médecin.”

En l’absence de réglementation sur ces pratiques, le ministère de la santé a donné un “feu vert” implicite par courrier.
Le laboratoire a fait des tests pour 176 clients en 2001, 236 en 2002, 345 en 2003.

On estime à 300.000, tous cadres confondus, le nombre de tests génétiques réalisés en Europe pour l’année. Cette activité se développe dans un vide juridique complet. La commission de Bruxelles a rendu public, le 6 mai 2004, 25 recommandations. Les inquiétudes portent sur : l’absence d’assurance qualité, les risques de discrimination de la part d’employeurs ou d’assureurs, les dérives eugénistes avec les tests pratiqués sur l’enfant avant la naissance ou sur les embryons avant leur implantation dans l’utérus (PMA).

Le Figaro (Cyrille Louis) 16/06/04 – Photo : iStock

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