Soins palliatifs en Suisse : « La marge de progression est encore importante » !

Publié le 11 Juil, 2016

En Suisse où le « suicide assisté » est « toléré » dans de nombreux centres, les soins palliatifs sont peu développés et « ne sont pris au sérieux que depuis 6 ans ».

 

Steffen Eychmüller, professeur en soins palliatifs à l’Université de Berne, explique que « la marge de progression est encore importante » pour les soins palliatifs en Suisse. « Nous ne sommes pas tellement focalisés sur l’approche globale des soins chroniques et sur la manière de vivre avec une maladie ». La Suisse dispose en outre de très peu de centres de soins palliatifs, car « il y a une attente pour que les problèmes de santé soient gérés et guéris par des soins hospitaliers de très haut niveau ». Or les soins palliatifs sont une « offre fantastique », s’enthousiasme-t-il. Malheureusement actuellement, « beaucoup ne distinguent que l’opposition entre la mort par suicide assisté version Exit et la souffrance sans fin dans le système de santé actuel. Mais cette attitude pourrait changer si les personnes parvenaient à se faire une autre idée, en lien avec leurs amis, leur famille et les professionnels, d’une fin de vie dans la dignité et accompagnée par les soins palliatifs ». Il regrette qu’en Suisse « on n’accorde pas le plus haut niveau de valeur et de dignité » à la fin de vie, et qu’ « on en ait une vision très limitée ». La médecine palliative « fait valoir qu’il y a une autre voie que le suicide assisté qui reste jusqu’au bout un geste très ambivalent » et qui « peut peser sur les proches longtemps encore après le décès ».

 

Par ailleurs, dans ce pays « parmi les plus progressistes » en matière d’euthanasie, « les questions fondamentales soulevées sont loin d’être réglées et font l’objet de débat intenses ». Les médias « donnent une image un peu simpliste » du suicide assisté, mais « cela se passe rarement ainsi ». L’ « image que l’on se fait du suicide assisté est trop positive en Suisse. Dans une situation de faiblesse, il y a des moyens plus humains de mourir qu’en manifestant son autonomie avec une fiole poison. Si notre indépendance absolue ne signifie en définitive rien d’autre que la mort volontaire ou le suicide élevé au rang d’idéal, il est urgent de nous reposer la  question ».

Swiss info, Larissa M. Bieler (11/07/2016)

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