Marc Peschanski, un des chercheurs les plus impliqués dans la recherche sur les cellules souches embryonnaires s’indigne contre le "retard" du décret d’application de la loi de bioéthique du 6 août 2004, qui doit définir les conditions dans lesquelles les biologistes français seraient autorisés à mener des recherches sur les embryons humains.
« Tant que le décret n’est pas publié, nous ne sommes pas autorisés à engager les véritables recherches que nous souhaitons mener », s’exclame-t-il. « Cette situation est proprement inacceptable. »
Dans un projet de décret il est prévu de faire la distinction entre « études » et « recherches », et de protéger l’anonymat du couple à l’origine de l’embryon utilisé. Les embryons ne peuvent pas provenir de clonage quel qu’il soit, mais seulement d’embryons conçus par fécondation in vitro pour des couples pratiquant l’assistance médicale à la procréation, et ne souhaitant plus en disposer.
Marc Peschanski soupçonne le Conseil d’État de vouloir retarder la sortie du décret : « Il faut se souvenir en effet que c’est le Conseil d’État, qui, en juin 2001, s’était opposé à la légalisation de la pratique du clonage à visée thérapeutique », rappelle-t-il.
Le Monde (Jean-Yves Nau) 01/10/05