La recherche sur l’embryon est au coeur du débat sur la loi de bioéthique. Le projet de loi prévoit de maintenir le principe d’interdiction assorti de dérogations, tout en supprimant le moratoire de cinq ans et en élargissant les conditions de dérogation.
"Cette position reste la bonne parce que cela montre l’importance que notre société accorde à la protection de l’embryon et que, dans ce domaine, les symboles ont toute leur importance", a déclaré le ministre de la Santé Xavier Bertrand en ouverture des débats.
Le compromis fait controverse, certains désirant passer à un régime d’autorisation. C’est le cas d’Alain Claeys, président de la commission spéciale sur la bioéthique, qui dénonce une mesure contradictoire : "On peut s’interroger sur la nécessité de maintenir une telle interdiction, dès lors que l’on prévoit des possibilités d’y déroger". Le député Noël Mamère critique de son côté une position "illogique du point de vue juridique" car le principe d’interdiction est "vidé de sa substance par la portée de l’exception dont il est assorti".
L’argument est repris par les députés qui, au contraire, souhaiteraient un régime d’interdiction absolue de la recherche sur l’embryon. "Inscrire dans la loi une dérogation à titre pérenne n’équivaut-il pas à son inscription comme principe ?", interroge le député Dominique Souchet qui dénonce une "libéralisation" de la recherche sur l’embryon humain.
La Croix (Céline Rouden) 10/02/11