Pourquoi un prêtre ne peut-il pas s’engager dans l’accompagnement de l’euthanasie ?

Publié le 15 Sep, 2015

Xavier Dijon, professeur émérite de droit de la Faculté de droit de Namur revient sur l’assistance fournie par certains prêtres en Belgique aux patients en fin de vie engagés dans un processus d’euthanasie.

 

A ses yeux, l’accompagnement d’un prêtre dans un tel processus de « transgression euthanasique », en réalité, fait « grandir la transgression elle-même », car elle vient décharger la conscience des soignants qui posent le geste ou y participent, ainsi que celle du patient lui-même qui n’a plus l’impression de transgresser la vie.

 

Il est nécessaire de percevoir « la nudité de l’être confronté à son destin dramatique », ainsi que le « caractère indépassable de la vie et le salut dont témoigne le prêtre pour comprendre que le prêtre est plutôt appelé à dire au patient ‘je ne me suis pas fait moi-même’,  ‘nulle personne, pas même le sujet lui-même, ne peut y porter atteinte’, au lieu de cautionner par sa présence cette transgression. Car, « toute vie humaine, du seul fait qu’elle est là, (…) mérite le respect » et que « même entourée par l’esthétique déculpabilisant, la transgression euthanasique reste objectivement une transgression car, répétons-le, l’être humain n’a jamais le droit de mettre fin à la vie d’un autre ».

 

Pour Xavier Dijon, il faut plutôt considérer la demande d’accompagnement faite au prêtre comme « un rituel spirituel qui manifeste la condition éminemment humaine du malade » qui permette de « renverser la proposition » euthanasique et l’amener à la récuser.

 

Il rappelle enfin que face à la souffrance exacerbée des malades, chacun est appelé « à fournir toute l’aide qui permettre au malade de la porter : le médecin, par ses soins consciencieux et attentifs ; la famille et les amis, par leurs marques d’affection ».

 

La Libre.be (14/09/2015)
 

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