« Parent 1 », « Parent 2 », une mesure qui réduit les parents à des responsables légaux

Publié le 14 Fév, 2019

« Une mesure injuste pour la plupart des familles! », s’est insurgée Aude Mirkovic, interrogée par le quotidien Le Figaro sur l’amendement visant à remplacer les mentions « père » et « mère » par celles de « parent 1 » et « parent 2 », adopté le 12 février dernier (cf. « Père » et « mère » remplacés par « parent 1 » et « parent 2 » dans les formulaires scolaires ?).

 

« La filiation n’indique plus à l’enfant que ses responsables légaux »  constate la porte-parole de l’association Juriste pour l’enfance. Or, « justement, les parents ne sont pas seulement des responsables légaux » souligne-t-elle. « Ils ont cette dimension constitutive d’indiquer à l’enfant son origine, et les mesures qui les réduisent à des responsables légaux privent les enfants comme les parents de cette filiation ».

 

« Il y a bien une inégalité entre les enfants, entre ceux qui ont une filiation en mesure de leur indiquer leur origine, fût-elle symbolique, et ceux dont la filiation leur indique seulement des responsables légaux » alerte Aude Mirkovic. « On tente d’effacer toutes les différences visibles mais secondaires qui découlent de cette inégalité première : on supprime les termes père et mère des formulaires scolaires ». De plus, « qui se soucie de l’injustice de ces formulaires prévoyant un parent 1 et un parent 2 pour les enfants qui n’ont qu’un seul parent ? Cette double mention n’a-t-elle pas «comme conséquence de ne pas reconnaître la diversité familiale», en renvoyant chaque fois les familles monoparentales à leur différence ? » pointe-t-elle à juste titre.

 

Si les pratiques sont diverses et variées dans les mairies, les établissements, avec des formulaires indiquant « parent 1 et parent 2 », ou « parent A et parent B », ou encore « responsable légal 1 et responsable 2 », elles témoignent d’une même volonté : « déconnecter définitivement la filiation de la référence à l’engendrement de l’enfant pour la fonder sur la seule volonté, le projet parental, le désir d’enfant ». « Pour éviter à certains de barrer une mention qui ne correspond pas à leur cas, on oblige tout le monde à entrer dans un concept de parenté hors sol » observe Aude Mirkovic. Et cela ne va pas non plus sans poser de nouvelles questions : « Comment déterminer qui est le parent 1 et qui est le parent 2? Celui désigné comme parent 1 doit-il l’être systématiquement dans tous les formulaires, ou peut-on remplir tantôt dans un ordre et tantôt dans un autre? »

Le Figaro, Paul Sugy (13/02/2019) – «Parent 1» et «parent 2» à l’école: «Une mesure injuste pour la plupart des familles!»

 

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