Lits identifiés de soins palliatifs : un dispositif à améliorer

Publié le 12 Juil, 2016

Les lits identifiés de soins palliatifs (Lisp) ont été mis en place il y a plus de 10 ans, « pour optimiser une demande des patients mais aussi pour engager une démarche palliative dans les services de spécialités ». Il s’agit de lits situés dans des services de soins (médecine interne, oncologie, hématologie, EPHAD, etc) souvent confrontés à des fins de vie, mais dont l’activité n’est pas exclusivement consacrée aux soins palliatifs.

 

Une enquête menée pour la Société française de soins palliatifs par le Docteur Edouard Ferrand « démontre la difficulté de mettre en place et de développer la culture palliative dans les services de soins aigus comme l’oncologie », principalement « à cause de la charge de travail ». Le bilan « est loin d’être positif », explique le Docteur Edouard Ferrand. Ainsi sur les 320 Lisp existants en France, « seuls cinq respectent six critères d’attribution de ces lits »[1]. Pourtant, « ces lits sont perçus comme un dispositif très important de développement de la culture palliative », et « le bénéfice d’une démarche palliative précoce et multidisciplinaire sur le maintien de la qualité et de la durée de vie » est prouvé.

 

Les équipes mobiles de soins palliatifs, qui « apportent ce dispositif dans des services qui n’ont pas la fibre palliative » sont largement favorables au Lisp, mais constatent que le dispositif est « chef de service dépendant ». Par ailleurs le « niveau de sensibilisation à la démarche palliative des équipes en charge des Lisp est insuffisant » : les référents sont « peu désignés, peu formés, peu motivés, peu collaboratifs avec les équipes mobiles et avec peu de temps dédié ».

 

Pour le docteur Edouard Ferrand, il faut « développer une réflexion sur le modèle d’évaluation à mettre en place », car pour l’heure « l’absence d’évaluation des pratiques peut conduire les responsables des services et des établissements à ne pas respecter le cahier des charges », et de fait « beaucoup de moyens financiers sont distribués ‘à perte’ ».

 

[1] L’attribution des Lisp suit huit critères : « un référent médical formé et ayant du temps dédié ; un personnel paramédical jugé plutôt formé ; un personnel médical jugé plutôt formé ; la tenue régulière de réunions multidisciplinaires ; un lien régulier avec l’EMSP ; une prise en charge de la douleur par une équipe formée ; un recours possible à un psychologue ; un accompagnement par des bénévoles ».

Hospimedia, Géraldine Tribault (12/07/2016)

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