L’hérédité est plus que la somme de nos gènes

Publié le 19 Juil, 2017

 « Alors que la génétique correspond à l’étude des gènes, l’épigénétique s’intéresse à une “couche” d’informations complémentaires qui définit comment ces gènes vont être utilisés par une cellule… ou ne pas l’être. En d’autres termes, l’épigénétique correspond à l’étude des changements dans l’activité des gènes, n’impliquant pas de modification de la séquence d’ADN et pouvant être transmis lors des divisions cellulaires. »[1] Depuis les années 1900 des études montrent que les informations épigénétiques peuvent se transmettre à la descendance, « mais les mécanismes moléculaires étaient inconnus ».

 

Une équipe de Nicola Iovino, de l’Institut Max Planck d’immunobiologie et d’épigénétique de Fribourg, décrit dans la revue Science pour la première fois les conséquences biologiques de l’épigénétique. « Ces travaux montrent non seulement comment les modifications épigénétiques sont transmises d’une mère à sa progéniture, mais surtout le rôle essentiel que ces changements jouent dans le développement de l’embryon. »

 

La modification de l’expression du gène peut advenir tout au long de notre vie en fonction de notre environnement (pollution par exemple) et notre mode de vie (alimentation, maladie, stress, etc.). « Certaines informations dites « épigénétiques », transmises par les parents à leur progéniture, contribuent à réguler l’expression de ces gènes hérités d’une génération à l’autre. »

 

L’étude de l’équipe allemande montre que non seulement elle représente une transformation pour la génération suivante, mais semble prendre part au développement de l’embryon lui-même. Les chercheurs ont réprimé chez des embryons de mouches à fruit l’expression d’un gène avec modification épigénétique, et à leur grande surprise « les embryons desquels il avait été retiré n’ont pas terminé leur développement ». Ainsi « il semble que l’information épigénétique héritée est nécessaire pour traiter et transcrire correctement le code génétique de l’embryon », commente Fides Zenk, coauteur de l’étude.

 

L’étude conclut que des adaptations environnementales peuvent être transmises à la descendance dans certains cas. Cette recherche ouvre également un espoir sur le traitement de nombreuses maladies, comme le cancer, étant donné que la perturbation des mécanismes épigénétiques pourrait être la cause du développement de ces maladies.

 

Pour aller plus loin :

Radio Canana, Alain Labelle (19/07/2017)

Partager cet article

[supsystic-social-sharing id='1']

Synthèses de presse

Suisse : un tribunal rejette le recours du père d’un fœtus avorté
/ IVG-IMG

Suisse : un tribunal rejette le recours du père d’un fœtus avorté

Selon le tribunal fédéral, le père d'un fœtus avorté n’est pas titulaire « du bien juridiquement protégé qui est la vie ...
blood-1813410_1920
/ Génome

Hémophilie A : des résultats positifs de la thérapie génique Pfizer en phase III

Mercredi, l’entreprise Pfizer a annoncé que sa thérapie génique l’hémophilie A, a été « couronnée de succès » lors d'un ...
Changement de genre chez les mineurs : la WPATH « coupable » d’une « fraude scientifique majeure et inqualifiable »
/ Genre

Changement de genre chez les mineurs : la WPATH « coupable » d’une « fraude scientifique majeure et inqualifiable »

La WPATH a recommandé la prescription de « bloqueurs de puberté » et d’hormones du sexe opposé, sans attendre les conclusions ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres