Le Haut Conseil de la population et de la famille (HCPF) animé par Marie-Thérèse Boisseau vient de rendre un avis sur les risques liés aux grossesses tardives. Il demande aux pouvoirs publics de mieux informer l’opinion des risques sanitaires et démographiques et d’engager ”une politique pour limiter ce phénomène”. Selon l’organisation, l’âge moyen des femmes au moment de leur première grossesse est passé de 24 ans en 1974 à 29,6 ans en 2003. Un ”retard des premières naissances qui progresse rapidement”’, entraînant des risques sanitaires mais aussi démographiques.En 10 ans, les premières naissances survenant entre 35 et 39 ans ont augmenté de 36% constate le Pr. Israël Nisand, chef du service de gynécologie obstétrique du CHRU de Strasbourg. A cet âge, la mère court davantage de risques. Par ailleurs, à partir de 40 ans, les risques de prématurité, de retard de croissance, de mortalité foetale ainsi que les naissances multiples et la trisomie 21 sont accrus. Le Pr Nisand souligne que 1 600 interruptions volontaires de grossesses liées à un diagnostic prénatal de trisomie ont été pratiquées en 2004. Le nombre de naissances d’enfants trisomiques est quant à lui resté stable à 300.En outre, les ”mères tardives” et les femmes sans enfant ”ne bénéficieraient pas de la protection significative et durable contre le cancer du sein observé chez les femmes ayant eu jeunes leur première maternité”.Enfin, le principal risque sanitaire encouru par les couples reste celui ”de ne pas pouvoir avoir d’enfant pour avoir trop attendu”. Le HCPF suggère que la Direction générale de la Santé organise une ”conférence de consensus” pour proposer des mesures telles que ”le renforcement de la surveillance des grossesses tardives ou l’encadrement plus strict des méthodes de procréation médicalement assistée”. Il souhaite aussi que soit approfondie la connaissance scientifique des conséquences de ce phénomène, au niveau de la santé mais aussi au niveau psychosociologique. Il recommande que la question des grossesses tardives soit inscrite dans le plan périnatalité et dans les textes d’application de la loi de santé publique. Il plaide également pour une formation à cette thématique des médecins généralistes et gynécologues. Enfin, il souhaite sensibiliser le grand public par l’intermédiaire de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES).Lire en ligne, l’avis du HCPF
La Croix (Marianne Gomez) 27/04/05 – Le Nouvel Observateur 27/04/05 – Libération 27/04/05 –