D’ici quelques mois, les habitantes des Etats de Californie et d’Oregon pourront se faire prescrire leur contraception directement par leurs pharmaciens. Les pharmaciens seront en effet autorisés à prescrire des contraceptifs aux femmes à partir de tests rapides : elles devront remplir un questionnaire à propos de leur santé et de leurs antécédents médicaux. Selon le docteur Daniel Grossman, vice président de la recherche à Ibis Reproductive Health et professeur de gynécologie et d’obstétrique à l’Université de Californie à San Francisco « des études prouvent que les femmes peuvent, de manière très précise, identifier la contraception qu’elles peuvent utiliser en utilisant un simple questionnaire ». Les promoteurs de cette loi arguent que cette nouvelle manière de faire sera plus simple et moins couteuse pour les femmes, qui n’auront plus à aller chez le docteur juste pour demander une contraception.
Ces lois sont des extensions de certaines pratiques qui existent dans quasiment tous les états : les pharmaciens sont autorisés à vacciner ou à prescrire certains médicaments s’ils ont des arrangements avec des médecins ou certains fournisseurs de médicaments. Des lois qui varient en fonction des Etats. Ainsi, dans les Etats de Washington D.C et Washington, les pharmaciens peuvent déjà prescrire des contraceptifs si leur accord avec le médecin le permet. En Californie et en Oregon, ces nouvelles lois ne seront pas identiques : il n’y aura pas de restriction d’âge en Californie, tandis que les mineures devront avoir obtenu leur première contraception d’un médecin dans l’Oregon. Les pharmaciens californiens prendront la tension artérielle des femmes dont le contraceptif contient des œstrogènes.
Les associations médicales et de santé reproductrice déclarent de plus en plus que le but ultime sera de rendre disponible la contraception sans ordonnance aucune. Elles assurent en outre que ce dispositif ne remettra pas en question le nombre de visites que les femmes font à leur médecin, étude à l’appui.
Une question reste en suspens, et pourrait compromettre le supposé succès de ces lois : le prix de revient. Pour l’instant la contraception sans ordonnance du médecin n’est pas remboursée et les assureurs ne paient pas pour le temps que le pharmacien passera avec chaque femme pour lui délivrer un contraceptif.
The Seattle Times (22/11/2015)