Le Professeur Avi Schroeder dirige à Jérusalem le laboratoire Technion[1] pour l’« administration ciblée de médicaments et les technologies personnalisées de médecine ». Il étudie « comment envoyer des médicaments dans le corps afin qu’ils deviennent actifs à l’endroit où ils sont nécessaires ». Ces nanomédicaments « agissent à l’échelle de l’infiniment petit » : « un principe actif est intégré à un nanovecteur, (…) puis envoyé directement au tissu organique visé. Porté et protégé par le nanovecteur, le principe actif ne se dégrade pas avant d’atteindre sa cible ».
Comparé aux thérapies traditionnelles, ces nouveaux médicaments présentent une « moindre agressivité pour l’organisme » : plus ciblés, ils provoquent moins d’effets secondaires. Ils sont aussi « personnalisés » : « nous composons des particules spécialement conçues pour un patient et son patrimoine génétique », explique Avi Schroeder, ce qui permet une plus grande efficacité.
Les nanomédicaments « sont connus depuis une dizaine d’années et une vingtaine déjà sont entrés en pratique » pour le traitement de cancers. Ce n’est qu’un début assure le professeur Avi Schroeder. « La médecine du minuscule est l’un des grands espoirs de demain et elle s’inscrit dans une révolution plus large : l’utilisation des nanotechnologies en santé ». D’autres applications sont envisagées : traitement de pathologies infectieuses, traiter ou reconstituer des tissus et des organes, ou encore miniaturiser des dispositifs d’aide au diagnostic.
[1] Le laboratoire qui mène par ailleurs des recherches sur les cellules souches embryonnaires humaines (cf. Gènéthique du 10 décembre 2007 et 26 mai 2015).
Le point (10/12/2015)