Début avril, la Food and Drug Administration (FDA) autorisait la société 23andMe à commercialiser aux Etats-Unis un test de prédisposition à dix maladies (cf. La FDA autorise la commercialisation directe au consommateur du premier test génétique de dépistage de maladies). En France, « la loi interdit le recours à de tels tests, hors de toute prescription médicale ». Et pour les médecins français interrogés par le Monde, la décision de la FDA est « une aberration », « à contre-courant de la génomique médicale moderne ».
Quelles sont véritablement la « valeur prédictive » et l’« utilité préventive » de ces tests ? Selon la FDA, 23andMe a prouvé leur « fiabilité technique, la solidité des interprétations et l’assurance que les clients comprennent les enjeux ». Mais pour Thierry Frébourg, du CHU de Rouen, le modèle de calcul utilisé par 23andMe est « simpliste », car « on est très loin de disposer de modèles génétiques valides de ces maladies », et « on ne peut interpréter une analyse du génome sans connaitre les données cliniques et familiales ».
En outre, Patrick Gaudray, directeur de recherche au CNRS, rappelle que « le modèle économique de 23andMe repose sur la vente de ses bases de données à des groupes pharmaceutiques ». Aussi, « si l’intérêt individuel de ces tests est très faible, leur intérêt collectif est prometteur ».
[1] Le réseau d’entraide soutien et information sur la stérilisation tubaire (Resist), le Planning familial, l’Association Nationale des Centres d’IVG et de Contraception (ANCIC), le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF).
Le Monde, Florence Rosier (17/04/2017)